Note de la Commission générale de terminologie et de néologie à propos du mot « fooding »
« Fooding » ou art culinaire ?
Le « fooding » est à la mode.
Il a désormais ses adeptes, ses produits, ses dictionnaires, ses revues, et même ses restaurants. Les gourmets d'aujourd'hui ont délaissé la nouvelle cuisine et réinventent les plaisirs de la table. Raffinement et originalité, tout doit concourir au bien-être des convives : saveurs, couleurs, odeurs, décor, atmosphère, environnement sonore. L'art de la table conçu comme un art total.
Pour ces délicats épicuriens, soucieux du choix des mets, le choix des mots semble au contraire de peu d'intérêt.
Ce terme sans goût, pseudo-anglicisme formé comme smoking, forcing, ou brushing aurait été créé, selon ses inventeurs, par l'association de food et de feeling (ce qui n'est d'ailleurs pas perceptible dans le mot fooding lui-même...), afin de désigner ce qui est à la fois un comportement et un marché. Les mots ne manquent pourtant pas pour évoquer une forme si typique de notre art de vivre et de notre culture : gastronomie, art ou plaisir de la table, bonne chère, bien-manger, art culinaire...
Dîner aux chandelles ou déjeuner sur l'herbe, repas de famille, en tête-à-tête ou entre amis, au restaurant ou chez soi, qu'elle soit grande, bourgeoise, ou « branchée », la cuisine reste un des arts majeurs pratiqués en France.
Gardons des mots savoureux pour la déguster !
À lire :
"Un festin en paroles : histoire de la sensibilité gastronomique de l'Antiquité à nos jours", J-F. Revel, Plon
"Les Français à table : Atlas historique de la gastronomie française", Hachette
"Le mangeur : menu, mots et maux", F. Piault, Editions Autrement
(14 septembre 2005)
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