Présentation, par M. Jean Marcel LAUGINIE,
des travaux de M. Philippe BAUX,
Professeur à lUniversité des Sciences Sociales de Toulouse
M. Philippe BAUX, retenu par une obligation à lInstitut dadministration des entreprises de Toulouse, charge M. Jean Marcel LAUGINIE de parler en son nom de la MÉGAMERCATIQUE, concept dont M. BAUX est lun des premiers théoriciens en France.
M. Jean Marcel LAUGINIE précise auparavant limportance de la mercatique.
Pourquoi sommes-nous tout dabord attachés au concept de MERCATIQUE ? Cest tout simplement parce que, en 1971, en France, le concept américain de "marketing" a été analysé dans la culture française avec une définition claire, précise, rigoureuse. Cest ce dont les enseignants avaient besoin dans le secteur commercial : ils ne pouvaient pas se satisfaire dexpliquer le fondement de lactivité commerciale et denvisager le monde commercial à partir du flou du "marketing" qui traduisait tout autant lécoute du client que la pression sur le client. Si ce flou a nettement diminué durant les années récentes, la démarche rigoureuse de la mercatique y est certainement pour quelque chose.
La mercatique, qu'est-ce que c'est? La commission de terminologie du ministère de léconomie et des finances, où siégeaient François Perroux, notre très grand économiste disparu au début des années 80, et Jean Fourastié, a défini la mercatique à partir de "mercatus", le marché, en retenant deux éléments clés : la détection des besoins et ladaptation permanente de lappareil de production et de lappareil commercial à ces besoins. Vous comprenez bien que, pour les pédagogues, il était très important davoir enfin un concept aussi clair, aussi simple, mais également difficile à mettre en pratique : il est, en effet, très difficile de comprendre en début de formation que la démarche commerciale doit être une démarche vers lautre, à lécoute de lautre et que lon doive en permanence sadapter à lautre.
Le thème général de cet après-midi devrait ainsi séclairer : lEUROMERCATIQUE, cest être à lécoute des autres et non pas uniquement au sein de la France, pour que lEurope soit plus efficace et, au-delà de lEurope, la francophonie.
Le concept de mercatique est de mieux en mieux accueilli, bien sûr dans le milieu enseignant, mais également dans le monde de lentreprise et dans celui des médias où progressivement des entreprises et des journalistes, comme nous venons de le vérifier lors des remises des coupes francophones du français des affaires, sattachent à utiliser et à pratiquer ce terme.
Ce terme a évolué bien sûr. Le concept, comme tout concept, vit, senrichit. Pourquoi en est-on arrivé à la MÉGAMERCATIQUE ? Beaucoup danalyses viennent des États-Unis, et cest normal puisque les Américains sont de très grands commerçants. Ces analyses, en particulier celles de Philippe Kotler, ont été reprises et adaptées à la culture française par Philippe Baux.
Philippe BAUX met en évidence plusieurs étapes : la mercatique, pendant plus dune décennie, ce fut lorientation vers le consommateur, être à lécoute du consommateur ; puis il fallut être à lécoute du consommateur et de son environnement, cest-à-dire des environnements autour du consommateur ; cest ce que lon a appelé la mercatique sociétale qui prend en compte le consommateur dans la société, au sein de divers groupes sociaux ; on arrive alors à létape actuelle qui ouvre la voie à la possibilité dagir sur les microenvironnements ; cette voie, celle du "megamarketing" en américain, inclut, selon Philippe Kotler, mais nous ne sommes pas tous daccord avec cette conception, les actions auprès des Pouvoirs publics, les actions dinfluence (le "lobbying" américain). Philippe Baux, quant à lui, insère ce concept, et cest cela qui est riche, dans la culture française. La mégamercatique, selon lui, est fondée dabord sur léchange, échange de lentreprise non seulement avec son environnement aval, cest-à-dire le consommateur ou lutilisateur, mais avec ses multi-environnements. Les développements de ce concept sont nombreux. Il est temps de demander à Claude Chollet de nous dire en quelques mots comment cette mégamercatique est vécue aux Laboratoires Beaufour- IPSEN International.Retour au sommaire des actes des 2ème et 3ème journées
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