Allocution d'ouverture
présentée par M. Bernard CERQUIGLINI,
Délégué général à la langue française auprès du Premier ministre
Hier après-midi, le Premier ministre, Michel ROCARD, devant le Conseil supérieur de la langue française, quil installait, disait son inquiétude de voir, selon une métaphore économique quil filait à loccasion, "la balance des échanges linguistiques déficitaire au profit de langlais dans certains secteurs". Et le Premier ministre parlait en effet dun marché des échanges linguistiques, ce marché faisant une balance déficitaire pour le français en faveur de langlais dans divers domaines dont la langue scientifique et technique, laudiovisuel, et, insistait-il, léconomie. Mais ayant fait part de cette inquiétude fondée, bien sûr, il disait aussitôt sa conviction quune politique linguistique et quil disait hier, informée, volontaire et explicite, pouvait renverser cette tendance négative, des échanges linguistiques.
Pour cela, il convient, nous en sommes persuadés, de mettre en place cette politique volontaire, informée et explicite : il faut dune part donner un outil linguistique, un "français pour notre temps" comme disait hier le Premier ministre, un français pour notre temps et donc un outil moderne, efficace, utile, commode, et à cet égard la recréation en 1985, au sein du ministère des finances dune très importante commission ministérielle de terminologie me paraît un acte dune très grande importance comme symbole et, comme activité ; cest un acte significatif, prometteur et fécond on a là une contribution essentielle à ce "français pour notre temps" dont nous avons besoin pour affronter les problèmes déchanges linguistiques internationaux. Mais il faut aussi accroître la demande (si lon veut reprendre cette métaphore économique) de langue française pour que nous puissions faire face aux échanges.
Et pour accroître cette demande, je dirai que la création, cette fois-ci en 1984, de lAssociation pour promouvoir le français des affaires, lAPFA, sous légide à lépoque du Haut comité de la langue française, puis du Commissariat général et de la Délégation générale que jai lhonneur de conduire est un acte significatif. Je continuerai naturellement à aider lAPFA dont la création, en relation avec la Chambre de commerce et dindustrie de Paris, est également un acte très significatif, prometteur et fécond dans ce domaine de laccroissement de la demande de langue française dans les échanges. Tout comme est important le dynamisme compétent et souriant du Président Lauginie. Comme est de bon augure, enfin, cette Journée que jai le plus grand plaisir douvrir aujourdhui, cette journée importante. Pour conclure, je dirai que les contributions de cette action, de cette réflexion sont si importantes dune part à la constitution dun outil moderne, le français pour notre temps, et dautre part à cette demande dans le cadre dun marché linguistique, que je conclurai en formant un seul souhait, cest que, puisque nous sommes aujourdhui la Deuxième Journée eh bien que la troisième Journée lan prochain ait encore plus de rayonnement et dampleur, car la contribution de cette Journée est décisive au combat économique que nous sommes en train de mener et, croyez-moi, nous nous donnerons de bons outils pour bien avancer et remporter des positions et des marchés.Retour au sommaire des actes des 2ème et 3ème journées
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