Exposé de M. Claude CHOLLET,
Directeur international des Laboratoires
Beaufour-IPSEN International
(M. Claude Chollet précise quil sadresse à lassistance en tant que responsable dentreprise et en tant que praticien).
Beaufour-IPSEN est un groupe international pharmaceutique, de 1,7 milliard de chiffre daffaires, de 1 700 personnes, au 5ème rang de lindustrie pharmaceutique française.
Quand on part à la recherche de la MÉGAMERCATIQUE dans le dictionnaire on rencontre : le MÉGACEROS, ruminant fossile remarquable par le développement de ses bois, le MÉGALOSAURE, reptile dinosaurien, et même le MÉGATHERIUM, mammifère édenté mesurant 5 m de long et 2 m de haut, mais point de MÉGAMERCATIQUE.
Jen ai déduit que ces animaux appartenaient au passé mais que la MÉGAMERCATIQUE appartenait, elle, à notre présent et à notre avenir.
Comment cette mégamercatique se conjugue-t-elle, comment se vit-elle dans lindustrie pharmaceutique ? Dans la pharmacie, nous sommes en contact permanent avec le législateur. En effet, nous sommes soumis à autorisation de mise sur le marché, ce qui est bien normal puisque les Pouvoirs publics doivent mesurer le rapport risque/bénéfice du médicament car tout médicament présente un risque potentiel.
Nous sommes aussi en contact avec le législateur en ce qui concerne les prix puisque nous sommes un des derniers secteurs économiques sinon le dernier à avoir des prix administrés.
Nous sommes aussi en contact avec la recherche et nous sommes une industrie à gestation lente : il faut de 7 à 10 ans pour développer un nouveau médicament.
Nous sommes en contact également avec lenvironnement social au sens large du terme, que ce soit les syndicats puisque la gestion de la santé est un enjeu social et sera de plus en plus un enjeu social, et avec le mouvement mutualiste puisque ce sont eux qui payent.
Nous sommes en contact avec nos clients, cest bien évident : pharmaciens, médecins et, in fine, patients.
Mais je dirai que le concept de mégamercatique, qui doit être un peu plus large, doit aussi sappliquer à nous-mêmes. Il doit aussi sappliquer à la mobilisation des ressources de lentreprise. Ceci peut passer par un projet dentreprise, qui existe au sein de BEAUFOUR-IPSEN, qui sappelle "responsable pour un monde de santé". Ça passe aussi, je pense, par une certaine culture dentreprise, et, je crois quune entreprise cest aussi un style, et le style de BEAUFOUR-IPSEN, ce pourrait être la manière de favoriser la recherche mais ça, je crois que ce nest pas très original pour une société pharmaceutique. Je pense aussi quil y a plus original, à savoir des actions de parrainage que nous menons, non pas auprès de sportifs mais je dirai daventuriers ; nous avons parrainé, je dis bien parrainé, cest écrit en haut et à droite "parrainage : Laboratoires BEAUFOUR-IPSEN", un jeune plombier qui avait à lépoque 28 ans, qui a traversé lAtlantique sur un bateau pneumatique de 5 m de long. Il a fait naufrage : la 1ère fois, il a été recueilli par un chalutier espagnol ; la 2ème fois, il a échoué sur un port marocain. On la pris pour un espion du Polisario, il a fallu quon aille le récupérer. Il a réussi la 3ème fois. Pourquoi une entreprise pharmaceutique va-t-elle parrainer ce type dexploit ? Tout simplement parce que ce garçon, qui sappelle Christian SAUVAGE, qui est maintenant devenu un ami, nous a prouvé quavec très peu dargent et beaucoup de tripes, on pouvait réaliser quelque chose.
La mégamercatique ce sont aussi les concurrents. Et je ne résiste pas au plaisir de citer SUN TZU, philosophe et général chinois qui a vécu il y a 25 siècles : "celui qui se connaît et connaît son adversaire gagne toujours ; celui qui se connaît et ne connaît pas son adversaire gagne parfois et perd parfois ; celui qui signore et ignore son adversaire perd toujours".
Ça, cest la mégamercatique et la pharmacie.
Mais, finalement que sommes-nous en train de faire aujourdhui, sinon de la mégamercatique appliquée au français des affaires ? Nous avons en effet réunis autour de nous des représentants des Pouvoirs publics, des représentants de la recherche avec de nombreuses commissions de terminologie, lenvironnement du français des affaires les médias, les entreprises, le monde culturel et universitaire, la remise de la 1ère Coupe francophone du français des affaires. Jétais un peu plus gêné à propos des concurrents parce que nous navons pas de vrais concurrents, nous navons pas dadversaires nous-mêmes, nos adversaires ce ne sont pas les langues étrangères, ce nest sûrement pas langlais, nos adversaires, cest nous-mêmes, les Francophones et les Français peut-être au tout premier rang, qui péchons par faiblesse, par pusillanimité, du latin "pusillus" (petit) et "anima" (qui a une petite âme, une âme faible). Et je pense que les Français donnent très souvent le mauvais exemple aux Francophones, parfois par un certain travers qui est un sens du ridicule un peu trop développé quand les Français nosent pas défendre leur propre langue.
Mais, il ny a pas de mégamercatique sans mégamercaticien, comme il ny a pas dorchestre sans un bon chef dorchestre. Et aujourdhui il y a un chef dorchestre qui a su réunir médias, chefs dentreprise, pouvoirs publics et ce chef dorchestre qui défend la cause du français des affaires avec ardeur, avec ténacité, avec courage, avec imagination, ce chef dorchestre, et je pense quil faut aussi lui rendre un coup de chapeau, cest Jean Marcel Lauginie, mégamercaticien du français des affaires que je vous demande dapplaudir.Retour au sommaire des actes des 2ème et 3ème journées
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