Exposé de M. Loïc DEPECKER,
Chargé de mission à la Délégation générale à la langue française
Je vais essayer de conclure brièvement ce début daprès-midi en disant que dans la première partie, nous avons eu trois organismes exemplaires : lUnion technique de lélectricité, lAFNOR et lIBN (Institut belge de normalisation), qui sont chargés de la normalisation des procédés, des matériels au niveau des applications. Ces organismes nous ont démontré, notamment par lintermédiaire de M. Bodin, combien la contiguïté des langues est indispensable dans la normalisation, ce qui rejoindrait assez sensiblement le point de vue élaboré tout à lheure par Maître Ginestié.
Pour ce qui est de lIBN, jai oublié de dire, mais le temps de laprès-midi était un peu serré, que llBN, en établissant une norme de terminologie française, sest beaucoup penché sur la normalisation qui avait eu lieu en France précédemment pour sortir une norme, et là il y a un problème que lon voit immédiatement, cest-à-dire celui de la cohérence des terminologies française et francophone. Il y a eu de la part de lIBN une très grande précision, une très grande rigueur du point de vue de ce qui existait déjà en France. Par ailleurs, je voulais dire que cette deuxième partie de laprès-midi porte plutôt sur la terminologie contractuelle parce quau sein des commissions ministérielles de terminologie, le mandat nest pas forcément comme celui de lUTE ou de lAFNOR, dintervenir sur des terminologies, sur des procédés de qualité, des procédés de sécurité, mais les commissions de terminologie ont à faire une normalisation qui embrasse parfois un point de vue beaucoup plus large, cest-à-dire que lon ne normalise pas forcément des matériels mais on normalise par rapport à lidée que lon se fait du concept à lintérieur de la société française et là, les terminologies comme la terminologie des sports, la terminologie même de linformatique puisque linformatique est partout aujourdhui, nous montrent que les commissions ministérielles de terminologie normalisent selon un point de vue qui embrasse la société toute entière.
Je voulais dire aussi que pour les commissions ministérielles de terminologie, on a eu limpression au départ, lorsque lidée est partie du Haut comité de la langue française, dans les années 70, que cétait une course contre la montre et que cétait une course contre langlais. En fait, on sest aperçu très rapidement quil y avait non seulement langlais évidemment, mais qu'il y avait aussi la nécessité, et cest le but de la première partie de laprès-midi, qu'il y avait la nécessité de définir des concepts techniques et, a fortiori, la nécessité de définir des concepts scientifiques. Et les commissions de terminologie au tout début, et là, il y a parmi vous des pionniers, comme le Général Ferré, qui a été nommé le premier président de la commission de terminologie de linformatique en 1970, au tout début, les commissions de terminologie ont ouvert la marche, elles ont découvert un monde nouveau et elles ont démontré le mouvement en marchant : dune part la nécessité de définir du point de vue de la normalisation, la nécessité d'autre part de se heurter à une difficulté fondamentale qui est de définir de manière très stricte un concept technique et, a fortiori, un concept scientifique, et cela (double difficulté) par dessus le marché, dans un cadre juridique très contraignant dans la mesure où les terminologies, étant donné quelles sont normalisées au Journal officiel, ne doivent ni tromper, ni se tromper et ne doivent pas être en contradiction avec les normalisations techniques nationales. Il y a eu tout un travail, ces dernières années, de rapprochement entre des organismes comme lUnion technique de lélectricité, lAFNOR et les commissions ministérielles de terminologie et je dois dire quon a découvert dans ce cadre-là la nécessité dintervenir sur des terminologies de type contractuel. M. Fortin na pas parlé tout à lheure de la difficulté, et cest à son honneur, de son ministère davoir à définir par exemple ce quest aujourdhui une route départementale et cest vrai quil y a un certain nombre de critères qui sont un petit peu brouillés du fait que maintenant, lÉtat et les régions peuvent intervenir pour construire des routes départementales ; et donc cest ce concept nouveau, enfin celui quon a abordé un peu malgré nous dans le cadre de ces commissions, ce concept de terminologie contractuelle. La question que je voulais poser en ultime fin de mon intervention, cétait de savoir quel sera le sort de cette terminologie contractuelle vis à vis des normalisations qui se préparent actuellement en Europe, notamment au sein du Centre européen de normalisation, le CEN à Bruxelles qui a valeur pour normaliser pour les pays nationaux dans lEurope entière ; cest-à-dire quune norme du CEN à Bruxelles, donc une norme européenne, peut prévaloir sur une norme nationale et là je pense quon sachemine vers des difficultés énormes dans les années 93-94, lorsquil sagira de lancer des appels doffres, de conclure des marchés et de signer des contrats: cest un petit peu le sens, le filigrane qui traversait les interventions que vous avez eu loccasion dentendre cet après-midi.Retour au sommaire des actes des 2ème et 3ème journées
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