LE MOT D'OR À L'ÎLE MAURICE
(documents communiqués par M. Alain ROSSIGNOL, attaché culturel)
PRÉSENTATION DE LA COUPE FRANCOPHONE DES AFFAIRES "LE MOT D’OR 2001" :
Historique
- créée pour la première fois en 1988, en France, à l’initiative de l’association « Action pour Promouvoir le Français des Affaires » (A.P.F.A.)
- organisée progressivement dans les pays de la Francophonie, puis hors Francophonie,
- pour la première fois à Maurice en 1992
- en 2001, le Mot d’Or est organisé dans une quarantaine de pays.
Principe et objectifs
- un concours a lieu chaque année pendant la semaine de la Francophonie (cette année le 20 mars 2001)
- s’adresse aux élèves et étudiants du secteur de l’économie et de la gestion
- teste la maîtrise de la langue française dans le domaine des affaires et incite à l’esprit d’initiative et de créativité dans ce secteur (le « savoir-entreprendre »)
Les partenaires
Les institutionnels
- le Mot d’Or est placé sous le patronage du Haut Conseil de la Francophonie, de l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie et de la Délégation générale à la langue française
- le Mot d’Or a pour mécène l’Agence Française de Développement (A.F.D.)
- le Mot d’Or est organisé par l’Alliance française, avec l’aide de I’A.P.F.A. et du Service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France
Les entreprises
- hors de Maurice : le groupe Hachette, les dictionnaires « Le Robert », Larousse, le groupe CAMIF...
- à Maurice : Air Austral, Hémisphère Sud, Food and AlIied, Carrefour, la Plantation, le Paradise Cove, British American, M.B.C., B.N.P.I., Café du Vieux Conseil, I.P.B.D., IFRAMAC...
Le Mot d’Or à Maurice en chiffres
- 10 établissements scolaires
- 520 candidats
- 48 lauréats
Des objectifs à plus long terme
Il s’agit surtout de donner aux jeunes le sens du respect de la langue, tant en ce qui concerne l’orthographe et la syntaxe qu’en ce qui concerne le vocabulaire.
Respecter sa langue, c’est aussi respecter celle des autres et mettre en jeu le plurilinguisme afin d’éviter l’uniformisation par un « sabir » unique, uniformisant et détruisant la culture de chacun.
Pour réaliser cette sensibilisation, il convient d’attirer l’attention des jeunes sur les risques qui existent lorsqu’on emprunte à d’autre langues: perte de racines propres liées à la langue, destruction éventuelle de la langue de l’autre part des emprunts inopportuns, etc.
Il est bon également de faire découvrir aux jeunes les modes de métissage des langues qui peuvent, eux, constituer un enrichissement dès lors que les mots ne sont pas dénaturés. D’où l’intérêt de leur indiquer quelles sont les techniques de la langue dans ce domaine :
- "I'apprivoisement' des mots par leur francisation :
ex. : management (prononcé à la française), planning, conteneur, etc.
- le néologisme, de pure invention, généralement créé par les commissions internationales de terminologie :
ex. : ordinateur, logiciel, publipostage, mercatique, baladeur, etc.
- la création de « mots-valise », construits à partir de mots existants :
ex. : crédit-bail, courriel, coentreprise.
COMMUNIQUÉ DU 15 NOVEMBRE 2001 :
Le concours "Le Mot d'Or" patronné par le Haut Conseil de la francophonie, qui s'est déroulé au cours de la semaine de la Francophonie, en mars 2001, a été, comme à l’accoutumée, un succès important à Maurice, puisque le Mahatma Gandhi lnstitute, le centre de formation de la Chambre de Commerce et d’industrie de Maurice, le Lycée La Bourdonnais et de nombreux Collèges y ont participé.
La remise des prix aux lauréats aura lieu le jeudi 15novembre2001 à 16heures à l’Alliance française de l’île Maurice à BeIl-Village, en présence de Monsieur Henri VIGNAL, Ambassadeur de France, de Monsieur Motee RAM DASS, Ministre des Arts et de la Culture, de Monsieur Bruno DUMAZEL, Président de l’Alliance française et de nombreuses autres personnalités.
Les lauréats seront récompensés par de très nombreux prix dont trois voyages aériens (un pour Paris et deux pour La Réunion). Le vainqueur partira pour Paris afin d’assister, le jeudi 22 novembre 2001 à la journée mondiale du français des affaires. Il bénéficiera, en outre, d’une semaine de découverte culturelle de la capitale.
INTERVENTION DE M. ALAIN ROSSIGNOL, ATTACHÉ CULTUREL, à l'occasion de la cérémonie du "Mot d'Or", le 15 novembre 2001 à l’Alliance française de Bell-Village :
M. le Ministre des Arts et de la Culture,
M. l’Ambassadeur de Madagascar,
M. l’Ambassadeur de France,
M. le Président de l’Alliance française,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis du Mot d’Or,Le MOT D’OR est de retour ! Plus tard que les autres années, certes, mais toujours présent lorsqu’il s’agit d’honorer ses lauréats. Ils ont été patients, depuis ce jour de mars dernier, au cours duquel ils ont pu tester leurs connaissances dans le domaine du français des affaires. Mais cette patience sera récompensée puisque, dans quelques instants, 48 d’entre eux recevront leurs prix.
Qu’ont-ils eu à prouver ? Outre leur maîtrise de la langue, il leur a fallu conjuguer leurs connaissances linguistiques avec une réelle compétence en matière économique et commerciale. Leur créativité a dû s’exprimer non seulement dans le domaine lexical, en inventant des mots, en les adaptant, si nécessaire, à la langue française, mais également en faisant preuve d’imagination dans l’initiative entrepreneuriale. Respecter la langue d’une part, pour protéger toutes les langues, et faire preuve d’un dynamisme conquérant en terme de création d’entreprise d’autre part, tels sont les deux piliers sur lesquels s’appuient les promoteurs du MOT D’OR.
Quelques exemples, bien connus, pour illustrer mon propos. Si vous me le permettez, je citerai ici Bernard CERQUIGLINI, Vice-président du Conseil supérieur de la langue française et Délégué général à la langue française qui, il y a deux ans, s’exprimait ainsi lors d’une visite à Maurice :
"C’est la force principale de l’anglais qui, promue par une puissance économique et technique, crée incessamment des objets et des produits, les nomme sans difficulté. L’adoption de tel objet, de tel produit par des locuteurs d’une autre langue s’accompagne trop souvent, par facilité, par manque de temps, de l’emprunt du terme qui le désigne. II faut donner un peu de temps à la langue, celui de la création lexicale. Il en va de la survie de toutes les langues, et des cultures de la modernité."
C’est ainsi que sont nés le marketing, le mailing, le walkman et autres leasing et jointventure. Certes l’apprivoisement, par intégration, est toujours possible, mais à dose modérée. Sinon, la langue y perd ses racines. Lorsque c’est envisageable, lorsque l’usage, seul garant d’une véritable appropriation, a entériné la norme, alors les néologismes peuvent s’imposer. Ordinateur, logiciel, baladeur, voyagiste ont eu des débuts difficiles. Mais l’usage les a consacrés. En sera-t-il de même de courriel (pour email) ou de mercatique (pour marketing) ? Rien n’est moins sûr. C’est à vous, jeunes gens et jeunes filles de l’espace francophone, d’en décider.
Et à Maurice, vous êtes peut-être les mieux placés pour mesurer l’impact de cette rigueur des mots. "Timeo hominem unius linguae" disaient les Médiévaux (je crains l’homme d’une seule langue). L’unilinguisme est sans doute déjà le nouvel illettrisme dont s’enflammait Bernard Cerquiglini, déjà cité.
Le plurilinguisme, dans le respect de chaque langue, apparaît, à la naissance du XXlème siècle, comme un truisme. Il me plaît souvent de citer Amin Maalouf, auteur francophone libanais, qui, dans l’un de ses récents ouvrages, fait la proposition suivante :
"La seule voie possible est celle d’une action volontaire qui consoliderait la diversité linguistique, et l’installerait dans les mœurs, en partant d’une idée simple : aujourd’hui, toute personne a besoin, à l’évidence, de trois langues. La première, sa langue identitaire ; la troisième, l’anglais. Entre les deux, il faut obligatoirement promouvoir une deuxième langue, librement choisie... Pour chacun elle serait, dès l’école, la principale langue étrangère, mais elle serait bien plus que cela aussi, la langue de cœur, la langue adoptive, la langue épousée, la langue aimée..."
Je vous laisse faire votre choix.
Je vous remercie de votre attention.
INTERVENTION DE M. HENRI VIGNAL, AMBASSADEUR DE FRANCE, à l'occasion de la cérémonie du Mot d'Or, le 15 novembre 2001 à l’Alliance française de Bell-Village :
M. le Ministre des Arts et de la Culture,
M. le Président de l’Alliance française,
M. l’Ambassadeur de Madagascar,
Mesdames, Messieurs,
Chers étudiantes et étudiants,L’Organisation Internationale de la Francophonie, cette institution qui regroupe les 55 pays qui ont en partage la langue française, a fait du 20 mars de chaque année le jour symbolique de la célébration de la Francophonie.
Mais je constate, avec plaisir, que l’on joue volontiers les prolongations : nous fêtons aujourd’hui 15 novembre les lauréats du concours du Mot d’Or qui récompense les étudiants qui ont su valoriser leur savoir-faire en français et les festivités se poursuivront à Paris jeudi prochain, le 22 novembre, dans le cadre de la journée internationale du français des affaires à laquelle assistera le vainqueur du Mot d’Or 2001, désigné à la fin de cette cérémonie.
Le Mot d’Or ! Quelle riche idée pour enrichir la langue française ! Car c’est bien de cela qu’il s’agit : tels des orpailleurs, artisans de la langue, vous êtes allés à la recherche du mot juste, le façonnant, lui donnant du sens pour fixer, en français, un concept, une idée, un objet dont la désignation était jusqu’alors empruntée à une autre langue. Chacun y trouvera son compte : la langue française, éclairée par une expression signifiante, et la langue d’emprunt qui retrouvera l’usage propre de son vocabulaire.
On a cru longtemps que l’évolution vers l’uniformisation linguistique était inéluctable et irréversible : la mondialisation qui apportait sa cohorte de vérités économiques incontournables, transportait aussi dans ses bagages une langue dont l’hégémonisme paraissait d’autant plus incontrôlable qu’elle était synonyme de progrès économique. Sans que vraiment ils le souhaitent, les anglophones, plus souvent américanophones, devrions-nous dire, se sont trouvés, malgré eux, dépossédés de leur langue qui, d’outil culturel, est devenu un outil commercial international. Le mouvement que nous encourageons, notamment par l’organisation de manifestations valorisant la langue française, tend donc à restituer sa part de culture à chaque langue.
Et puis il faut le dire, il est important de prendre conscience que le français est aussi la langue des affaires, des sciences, de la technique, en un mot de la modernité même si, au-delà de l’instrument de communication qu’elle représente entre locuteurs issus du même ferment linguistique, la langue est aussi vecteur de valeurs culturelles. La France de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen a donné le ton à la Francophonie. Mais sans l’enrichissement qu’apportent, dans leurs diversités, les autres pays de l’espace francophone, la langue française n’aurait pas ce dynamisme et cette singulière originalité qui la rend si évolutive, imaginative et moderne. L"essencerie" sénégalaise, ou la "tabagie" mauricienne sont des réalités quotidiennes qui colorent le vocabulaire de la francophonie. Le métissage linguistique est une autre façon de répondre à l’uniformisation linguistique et au choc des cultures. La part de l’autre est présente et à un monde qui privilégie les antagonismes répond ainsi plus facilement un monde de solidarité.
A la croisée de plusieurs de ces mondes, Maurice constitue, à l’évidence, un champ d’observation privilégié du partage des cultures et des langues. C’est un creuset d’une exceptionnelle richesse où se côtoient des langues venues de tous les horizons. Facteur d’intégration rapide dans le concert des nations, le plurilinguisme de Maurice est un atout manifeste qui facilite les échanges et lui donne une place de choix dans les relations internationales, qu’elles soient politiques ou commerciales.
L’anglais reste la langue de son administration, les langues orientales perpétuent sa diversité culturelle, mais le français, qui est à la base de sa culture, la rend solidaire d’un espace multiple et divers représentant néanmoins une communauté de pensée.
Je remercie très vivement les initiateurs de cette belle manifestation et les animateurs de ce projet réussi, et je félicite chaleureusement les lauréats du Mot d’Or, en souhaitant à ceux qui, parmi eux, vont visiter la France — que ce soit Paris ou La Réunion — une heureuse découverte de mon pays.
LE PALMARÈS :
1er prix
M. Najilb KHODABUX (CFCCI)
- un billet d’avion Maurice-Paris offert par l’Alliance Française
- un séjour de 8 jours en France offert par l’Ambassade de France
- une médaille du Mot d’Or
- deux invitations à déjeuner pour deux au Café du Vieux Conseil
2ème prix
Melle Shalini SUKHARI (Mahatma Gandhi lnstitute)
- deux billets d’avion pour la Réunion offerts par Air Austral
- une invitation à déjeuner pour deux au Café du Vieux Conseil
- un Larousse offert par l’Ambassade de France
- une médaille du Mot d’Or
3ème prix
M. Vincent BRASSE (CFCCI)
- un Week end pour deux offert par l’hôtel LA PLANTATION
- un Larousse
4ème prix
Mlle Khatija SUMODHEE (CFCCI)
- une nuit pour deux offert par l’Hôtel PARADISE COVE
- un Larousse 2001
5ème prix
M. Daniel DOMINGUE (CFCCI)
- un superbe bagage avec sa trousse de toilette offert par Hémisphère Sud
- un Larousse illustré
6ème prix
M. Didier MANUEL (CFCCI)
- un porte documents offert par Hémisphère Sud
- deux repas au Domaine des Pailles
- un Larousse illustré
7ème prix ex æquo
M. Kaleem JEEROBURKHAN (CFCCI)
M. Nilesh BEEHARY PANRAY (Collège Royal de Port Louis)
MIle Vanessa DIAMASSE (CFCCI)
- un Larousse illustré offert par l’Ambassade de France
10ème prix
M. Ramanand JEENEEA (Collège Royal de Port Louis)
- un Larousse illustré
11ème prix ex æquo
Mlle Clothilde D’HOTMAN (CFCCI)
M. Jonathan KEE MEW (Collège Royal de Port Louis)
- un Larousse illustré
13ème prix ex æquo
M. Nicolas DE FONTENAY (CFCCI)
MIle Guillemette SUZANNE (CFCCI)
Mlle Sharon Kate CHAN WAN Kal (CFCCI)
- une encyclopédie Hachette offerte par I.P.B.D.
16ème prix
Mlle Shalina RUHEE (Lycée Labourdonnais)
- une encyclopédie Hachette
17ème prix ex æquo
M. Dominique FIGARO (CFCCI)
M. Arnaud DESMARAIS (Lycée Labourdonnais)
M. Didier LOKHEE (CFCCI)
- un Larousse illustré offert par l’Ambassade de France
20ème prix ex æquo
M. Guillaume DESVAUX DE MARIGNY (Lycée Labourdonnais)
Mlle Emilienne STAUB (Lycée Labourdonnais)
M. Peter OLIVER (Lycée Labourdonnais)
M. Dany KARUTHASANI (Curepipe College)
M. Gérald J. MOUTOUSSAMY (Curepipe College)
- un lot de livres et un bon d’achat à la librairie Allot offert par IFRAMAC
25ème prix ex æquo
M. Yohann RITTER (Lycée Labourdonnais)
Mlle Sandyana NAGAPACHETTY (Droopnath Ramphul SSS)
M. Yannick EDMOND (Lycée Labourdonnais)
M. Devesh BEKAH (Collège Royal de P Louis)
M. Ying Fong WONG LUN SANG (Collège Royal de Port Louis)
- un lot de livres et un cadeau de la BNPI
30ème prix ex æquo
Mlle Urmila Dcvi APPADU (Mahatma Gandhi Institute)
M. Jean François LEE YEE TEEN (CFCCI)
M. David WONG SUN WAI (Collège Royal de Port Louis)
M. Linsley ADELE (CFCCI)
M. Pevin CHETFY (CFCCI)
M. Hassan BHOLAH (Collège Royal de Port Louis)
M. Rowin Sanveeraj GURUSAMI (Collège Royal de Port Louis)
M. Ashwin MUDHOO (Collège Royal de Port Louis)
Mlle Naadjiah LIMBADA (Lycée Labourdonnais)
M. Bernard COMMARMOND (CFCCI)
M. Clancy MOUTAILLIER (Lycée Labourdonnais)
Mlle Fabiola BALLOO (CFCCI)
Mmc Sandra LINCOLN (Lycée Labourdonnais)
43ème prix ex æquo
M. Jean-Guy ZAMUDIO (CFCCI)
Mlle Vani NAGINAL (Lycée Labourdonnais)
M. Laurent HURON (Lycée Labourdonnais)
M. Avinash MUNOHUR (Lycée Labourdonnais)
Mlle Vanessa AHNEE (Lycée Labourdonnais)
M. Chin Fong WONG LUN SANG (Collège Royal de Port Louis)Sommaire des articles de presse de 2001
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