Pour l’amour des mots

Jack Lang a récompensé personnellement hier, au lycée Philibert-Dessaignes, à Blois, les 56 lauréats des premiers Mots d’Or des jeunes entrepreneurs poètes de l’académie d’Orléans-Tours.

"L‘IMAGINATION, l’intelligence du sens, le bon­heur de jouer avec les mots sont un régal: nous aimons à présent l’aimantin, le butineur, la très heureuse jeune pousse, car nos lauréats poètes ont su nous les rendre sensibles et attachants", devait déclarer Jack Lang, ministre de l’Éducation nationale, lors de la remise des prix des premiers Mots d’Or des jeunes entrepreneurs poètes.

Le Mot d’Or a réuni, depuis sa création, dans la catégorie élèves et étudiants 379.500 candidats dans 47 pays. 48.026 lauréats ont été honorés lors des 390 cérémonies officielles.

Né dans l’académie d’Orléans-Tours, le Mot d’Or, organisé par l'association "Actions pour promouvoir le français des affaires", regroupe la coupe francophone des affaires (pour les candidats francophones), la coupe du français des affaires (pour les candidats francisants) et en 2001, pour la première fois, le Mot d’Or des jeunes entrepreneurs poètes.

Le Mot d’Or salue la volonté d’entreprendre, fondée d’abord sur la maîtrise du vocabulaire des affaires en français et dans chaque langue maternelle. Le monde de l’entreprise se nourrit d’expressions techniques et de termes nouveaux qui ont be­soin d’être définis pour être compris.

Jean-Marcel Lauginie, président de I’APFA a eu l’idée de permettre aux élèves et étudiants des formations tertiaires de laisser libre cours à leur imagination pendant la semaine du Printemps des Poètes. Dès la première année, 167 textes ont répondu à la question posée : pourquoi la communication de l’entreprise du troisième millénaire ne serait-elle pas nourrie de poésie ?

"Les quarante-quatre textes sélectionnés par le jury national, ces messages publicitaires pour faire connaître les néologismes récents, dépassent nos espérances", devait ajouter le ministre.

L’économie n’interdit pas la licence -poétique. Même lorsqu’il s’agit de prévisions ou de statistiques. Les modernes Fontenelle et Littré ont donc recensé chevalier blanc, jeune pousse, toile, zone euro, butineur, aimantin, remue-méninges et bien d’autres du même acabit. Individuellement ou en groupe, les 56 lauréats ont réussi, en jouant avec les mots, à ouvrir le monde de l’entreprise au monde de la poésie. Le ministre devait ensuite laisser la parole à Salah Stétié, ancien ambassadeur du Liban, écrivain et poète.

J.-M. COEFFEUR.

(La Nouvelle République du Centre-Ouest des 27 et 28 janvier 2001)

Pendant le discours de l'ambassadeur Salah Stétié

Les 56 lauréats ont été récompensés par le ministre

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