MAISON INTERNATIONALE DE LA CITÉ UNIVERSITAIRE INTERNATIONALE DE PARIS : LA DICTÉE DES MOTS D'OR
(18 mars 2011)
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La cordée accueillante de la dictée des Mots d’Or de la Francophonie
La dictée des Mots d’Or a réuni une trentaine de personnes, étudiants étrangers francophiles, doctorantes en économie, retraités de l’enseignement et de la recherche, un spécialiste du cinéma d’art et même un spécialiste de l’Association française de normalisation (Afnor), le 18 mars 2011, à 18.30 au Salon David Weill, Maison Internationale de la Cité internationale universitaire de Paris (CIUP). L’ambiance est conviviale. Pour chaque participant, l’essentiel est d’y participer au français en partage. Mais qu’est ce qui fait rassembler ce monde ? Il nous semble opportun de souligner que certains ont fait la cordée, se portant complices de la francophonie, surtout avec les 10 Mots d’Or qu’ils pensent les relier en 2011.
M. Nguyên Duy Tân, vice président de l’Alliance Internationale, organisateur de cet événement, a fait l’historique et les motivations de l’Association des Anciens et Amis de la Cité internationale de Paris, créée en 1948. Elle est la mémoire vivante de la CIUP, et a pour vocation de permettre aux résidents de conserver et de développer des liens d’amitié au-delà de leur séjour parisien à la Cité internationale, en prenant place au sein d’un réseau de plusieurs milliers d’anciens, répartis dans le monde entier (voir le site http://allianceinternationale.org). La dictée des Mots d’Or est un concours annuel de l’Association pour la Promotion du Français des Affaires (Apfa) qui prend place en général pendant la semaine de la langue française un peu partout, à Paris et en province. Mais l’Alliance internationale de Paris est chargée depuis 5 ans de l’organisation de l’épreuve de la dictée proposée au grand public, de la remise des diplômes et de cadeaux (dictionnaires, divers livres et documents) aux lauréat(e)s, ainsi qu’une collation autour du verre de l’amitié. Non, ce n’est pas toujours de joyeuses agapes, mais avec un verre de rouge ou/et de blanc de Bordeaux aidant, les langues se délectent aux douceurs des friandises sucrées salées.
Le concours d’écriture francophone – la dictée a été lue par trois responsables de manière à permettre aux participants de percer les mots à travers trois voix aux dictions différentes, donc trois intonations, d’où trois manières de les prononcer. "À midi, Olivia se sentait un peu lasse. Voilà que de deviens cacochyme, j’en fais trop, jugea-t-elle dans son for intérieur. Dans un troquet, elle mangea une anchoïade, un mets méridional. L’aphérèse de mastroquet l’amusait. Le programme de la journée lui laissait un peu de temps. Après s’être laissé gagner par la douceur printanière en parcourant un mail, elle se ressaisit et entra dans un centre commercial. En passant devant le magasin d’exposition d’un marchand de meubles, elle s’était aperçue de l’esthétique empreinte d’élégance d’un fauteuil à bascule, fabriqué en Chine et à prix réduit. Mais elle ne se laissa pas tenter et décida de parcourir les rayons d’un semi-discompteur en libre-service dont elle étudia le marchandisage en professionnelle de la mercatique, évaluant l’utilisation concomitante des frontales et des emplacements promotionnels ainsi que la variété des conditionnements. Les chalands lui semblèrent plus nombreux que les acheteurs. Cela corroborait ses idées sur les effets des achats à domicile".
Bien que la dictée en elle-même ne soit pas très difficile, il y a eu des pièges à repérer dans l’orthographe d’usage des mots tels : anchollade au lieu de anchoïade (1 point de pénalité), la phérèse au lieu de l’aphérèse (un point de pénalité). Une faute d’orthographe grammaticale après s’être laissée au lieu de après s’être laissé (2 point de pénalité), oubli du tiret de jugea-t-elle (2 points de pénalité), faute d’orthographe sur un trait d’union libre-service (0,5 point de pénalité), une faute d’orthographe sur un accent voilà, intérieur, oubli de la majuscule à Chine, Olivia (0,5 point de pénalité).
Par contre ce texte ne contient aucun des 10 mots d’Or de la francophonie qui nous relient en 2011, c’est-à-dire accueillant, agapes, avec, chœur, complice, cordée, harmonieusement, fil, main, réseauter.
Dès lors, nous pourrions imaginer cette version : "À midi, Olivia se sentait un peu lasse. Voilà que je deviens dolente avec ce début de mal de tête, j’en fais trop, jugea-t-elle en son for intérieur, la main droite posée sur son visage, harmonieusement fardé de rose poudré et de transparente matité. Dans un café, elle commanda une salade mixte avec du jambon de Parme et des petits morceaux de fromage de brebis. La troncation du cafetier peu accueillant ne lui plaisait guère. La journée lui sembla longue à cause de la lourdeur de la chaleur estivale. Après s’être laissé bercer par un concert à la Chaine TV donné par les chœurs de l’Armée Rouge, elle se leva, paya son repas et décida de continuer ses courses au Marché d’à côté, à l’enseigne verte empreinte d’escomptes du jour. Cette épicerie de proximité lui apparut sympathique bien que les prix des produits fussent légèrement supérieurs à ceux indiqués chez les magasins Carrefour. Toutefois, elle ne se fit pas complice de cette publicité débordante de vignettes à promotion exceptionnelle. En ménagère précautionneuse, elle additionna rapidement les produits au fil des achats afin de ne pas dépasser le budget familial mensuel. Cependant, elle se dit pourquoi ne pas réseauter toute la programmation affichée des produits de consommation d’usage et ceux de luxe pour ses amies, du moins celles qui devaient boucler les fins de mois difficiles. Mais, faire la cordée de la solidarité demanderait beaucoup de philanthropie qu’elle n’était pas en mesure de leur offrir, surtout en ces jours d’insécurité et de guerre importée par les Nations Unies en Libye et de catastrophes nucléaires cruciales à la centrale japonaise de Kukushima."
En perspective, il est à souhaiter que les organisateurs de l’Alliance internationale, pour la prochaine épreuve en 2012 ne fassent pas faire la correction de la dictée par les participants, car c'est une perte de temps. Par ailleurs, il serait aussi préférable de "récompenser" séparément les candidats francophones et non francophones par une notation spécifique, ce qui ferait marquer le coup pour l’obtention équitable du Littré, dictionnaire très convoité. Les francophones et francophiles viendraient encore plus nombreux pour assurer la cordée accueillante de la dictée des Mots d’Or à la CIUP et ainsi, célébrer le lien de solidarité qui, grâce au partage de la langue, fonde le sentiment d’appartenance à une communauté de valeurs identiques.
Nguyen Dac Nhu-Mai (Apfsv/CVN)
Documents communiquées par M. Nguyên Duy Tân ,
Vice-Président de l'Alliance internationale.Sommaire des articles de presse de 2011
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