Dictée et créativité au Havre

CULTURE. Les lauréats des "Mots d'Or du grand public" ont été récompensés par des livres.

Éric Charnay et une lauréate qui a fait zéro faute à la dictée.

En mars dernier, vingt-sept personnes avaient pris part aux "Mots d'Or du grand public" : dix-huit Havrais et neuf étudiants de l'Alliance française de diverses nationalités. Elles avaient d'abord fait une dictée, puis rédigé un texte comportant vingt mots imposés. Ce concours avait eu lieu pendant la Semaine de la langue française. Il était organisé par Actions pour promouvoir le français des affaires (APFA). Les résultats ont été proclamés dans les locaux de l'Alliance française, boulevard François-1er, et les concurrents récompensés avec des livres offerts par les partenaires de l'APFA (des éditeurs). Éric Charnay a aussi remis à chacun le corrigé de la dictée et un diplôme.

Une langue moderne
"Notre langue n'est pas facile. Il est remarquable qu'il y ait des gens qui participent à des compétitions comme celle-ci", a déclaré Bernard Godron, président de l'Alliance française Rouen-Normandie. M. Charnay a commencé ensuite un long exposé aux allures de cours de français. "Il faut montrer que la langue française est à l'affût des nouveautés et est capable d'incarner la modernité", a-t-il souligné avant d'évoquer l'extinction de certaines langues, la défense de la diversité linguistique, les emprunts trop banalisés à l'anglais alors qu'on peut prononcer autrement et franciser les mots, ou encore les risques liés à une mauvaise compréhension des notices des appareils ou produits alimentaires en raison d'une insuffisance de traduction. Pour le président de l'APFA, l'extinction de certaines langues peut annoncer celle du français : "Ce n'est qu'une question de décennies si nous n'y prenons pas garde !"

Éric Charnay est ensuite revenu sur les pièges de la dictée, ces fameuses chausse-trappes qui font le charme de l'exercice et les diverses fautes constatées. Il fallait savoir écrire correctement par exemple "aphérèse" dans "l'aphérèse du mastroquet", "cacochyme", "concomitante", "chaland" ou "semi-discompteur", ce mot qui faisait irrésistiblement penser au discount… Avant de rendre les copies et de distribuer diplômes et récompenses, le président de l'APFA a enfin fait de brefs commentaires sur l'utilisation du passé simple et les accords.

(Le Havre Libre et Le Havre Presse du 16 juin 2011)

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