Bientôt la VAFIE au Liban ?
L’amour de la langue française peut réunir des personnes que rien ne destinait à se rencontrer. Et quand il s’agit de porter un projet aussi motivant, et original que la VAFIE (Validation des Acquis Francophones Initiaux en Entreprise), la rencontre peut s’avérer extrêmement fructueuse. Jean Marcel Lauginie, Président de l’APFA (Actions pour Promouvoir le Français des Affaires), Annick d’Almeida Abgodjan, Spécialiste de programme à la Direction de la Langue française (Organisation Internationale de la Francophonie) et Pascale Asmar, lauréate du Mot d’Or et doctorante en sciences du langage à la Faculté de la Sorbonne à Paris, se sont rencontrés en 2011 à Beyrouth dans le cadre d’une mission préparatoire pour mettre en place la VAFIE au Liban. Ils y avaient été reçus, selon les légendaires règles de l’hospitalité libanaise, par S.E. le Professeur Khalil Karam, à l’époque Représentant Personnel du Président de la République pour la Francophonie, aujourd’hui Ambassadeur, Délégué permanent du Liban auprès de l’UNESCO. Mesdames d’Almeida Abgodjan et Asmar et Monsieur Lauginie avaient également présenté le projet au Ministre de la Culture, à son conseiller ainsi qu’à la Directrice générale du Ministère du tourisme. Tous avaient trouvé l’idée très intéressante et avaient souhaité la voir appliquer au Liban.
Depuis, ce trio de choc, qui a constaté la réalité d’une compétence francophone acquise au travail sur le terrain au Liban, conjugue inlassablement ses efforts pour faire aboutir le projet d’y implanter la VAFIE.
Mais de quoi s’agit-il exactement ? En un mot, élargir le champ d’utilisation de la langue française. Reconnaître qu’elle se pratique aussi dans les milieux de l’artisanat, de l’entreprise, de l’hôtellerie, de la restauration, du commerce, la faire descendre de son piédestal de langue élitiste uniquement pratiquée par les fin lettrés et lui donner l’occasion de s’épanouir le plus largement possible au sein de toutes les couches de la société libanaise.
Comment procéder ? En allant débusquer les personnes qui ont acquis une certaine connaissance de la langue française par l’intermédiaire de leur travail comme par exemple les restaurateurs, les hôteliers, les coiffeurs, les chauffeurs de taxi, etc… et leur délivrer un certificat de validation. Cette validation va s’obtenir par le biais d’un entretien de 30 minutes pendant lequel le candidat doit être capable, en français, de décrire son lieu de travail, d’expliquer son activité professionnelle, de dire comment il se représente la francophonie et d’expliquer l’interaction en la langue française et sa langue maternelle.
À la lumière de cet état des lieux très encourageant, Mesdames d’Almeida Abgodjan et Asmar et Monsieur Lauginie, souhaitent mettre en place au Liban, pour la fin de l’année 2013, un jury qui choisirait les candidats éligibles pour la VAFIE.
Ce programme très original correspond à un besoin qui n’est pas mis en évidence et c’est aussi une première étape pour donner l’envie aux titulaires d’approfondir l’apprentissage de la langue française. En outre, la VAFIE, si elle est appliquée au Liban, constituerait une reconnaissance officielle dans un pays où hélas elle perd tous les jours un peu plus de terrain.
Zeina Kayali, Paris
(Publié le 9 septembre 2013 sur le site l'Agenda Culturel du Liban)Sommaire des articles de presse de 2013
Sommaire de la revue de presse
Sommaire du Mot d'Or
Sommaire général