3 000 CANDIDATS POUR DÉFENDRE LE FRANÇAIS
La Coupe francophone des affaires souligne l'importance du savoir entreprendre en français. Objectif : maîtriser le langage... et le patrimoine.
Après les dialectes, voici venir les technolectes. Jargons nouveaux dans lesquels. se reconnaissent les initiés des aristocraties montantes. Mais si le verlan ou l'argot se comportaient en véritables créations du langage, la pire des choses vient du franglais, ce mouvement déjà amplement engagé qui consiste simplement à plaquer sur le français des locutions anglaises, bref à venir gêner Molière avec des mots que Shakespeare redouterait lui-même d'ailleurs. Et le monde des affaires est la cible de choix de ces dérives : du paiement cash au briefing qui catche en passant par les sponsors et les chairmen qui sont tellement speedés qu'ils frôlent le fading(1), un apprenti normal n'y reconnaît plus son glossaire.
Or, voilà bientôt quatre ans que lycéens et étudiants livrent une bataille sans merci aux envahisseurs. Et la coupe francophone des affaires créée en 1988 est venue récompenser ces efforts. Fondée par I'APFA (Association pour promouvoir le français des affaires), elle étend désormais son audience dans douze pays et réunit 38.000 participants. Un seul mot d'ordre : contribuer au développement d'un savoir entreprendre francophone fondé d'abord sur la maîtrise du langage des affaires.
Trois mille candidats se sont affrontés en Midi-Pyrénées lors des épreuves scindées en quatre manches parmi lesquelles : choisir le meilleur équivalent français de quelques mots choisis, proposer un message publicitaire pour faire connaître et apprécier le mot coentreprise.
La compétition était rude et hier, le palmarès est tombé, à I'ENNA de Toulouse, sur le campus de Rangueil : 150 lauréats venus des huit départements de l'académie étaient là, salués par le recteur de l'académie, M Toulemonde, et par les responsables tant du système scolaire que des affaires. auxquels s'étaient joints, symbole des symboles, les autorités du ministère de l'Économie et des Finances.
Bref, une rencontre autour de la francophonie mais les organisateurs ont précisé leur champ d'action. Nous uvrons pour que chaque culture soit sauvegardée. Nous souhaitons le. maintien dans chacun des pays de l'usage de sa langue C'est le mélange désordonné qui est combattu.
(1) L'ensemble de ces termes franglais sont issus de l'édition 1990 des 700 mots pour les affaires, édités par l'APFA. Ils signifient dans l'ordre et en français : comptant, réunion préparatoire, accroche, parrainer, président de séance, rapides, évanouissement. À votre bon cur.
J.-J. R.
LE PALMARÈS
La coupe francophone des affaires est allée cette année pour la Haute-Garonne avec :
- Lycée Pierre-d'Aragon. de Muret : Frédéric Bravi. Frédéric Hell, Salima Baazizi, Corine Boutet, Jean-Philippe Silvestre, Nathalie Bénazet. Philippe Corne, Isabelle Couque.
- Lycée polyvalent de Saint-Gaudens : Christelle Dupont, Christophe Campos, Patrick Sansas.
- Lycée Berthelot (Toulouse) : Jean-Philippe Gaillard, Karine Prigent, Sébastien François, Christophe Abribat, Patrice Huin, Nicolas Petitjean.
- Lycée Raymond-Naves (Toulouse) : Mylène Lavos, Sabine Fuentes.
- Lycée Ozenne (Toulouse): Carole Oule, Caroline Tailleur.
- Lycée polyvalent du Mirail (Toubouse) : Caroline Cruz, Stéphane Roques, Sophie Vaysset, Vanessa Damas, Denis Clamens, Thierry Cereghino, Laurent Navette, Leïla Bouchelarem, Laurent Oliet, Jean-Philippe Vicedo, Hortense Monserat.
- École Billiéres (Toulouse) : Catherine Bordier, Valérie Rossi, Chantal Auriol, Maryline Vernhes.
- Lycée Toulouse-Lautrec (Toulouse) : Caroline Duffiet, Alain Ngo Gaston, Julien Lafon, Agnés Orlandi, Karine Cazes, Céline Rogers, Christelle Audebert, Marie-France Loddo, Nathalie Boue, Olivier Desset, Xaviére Van Wontherghem, Éric Acosta, Stéphane Jankowski, Estelle Prstacic, Sandrine Galinié.
(La Dépêche du Midi du 30 mai 1991)
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