Des lycéens orléanais récompensés au concours du Mot d’Or 94
Créé en 1988 dans l’académie d’Orléans-Tours, le Mot d’Or préconise la défense du français dans le langage des affaires.
ORLÉANS. - Pitonner (d’origine québécoise) à la place de zapper. Télécopie au lieu de Fax. Directeur mercatique en remplacement de marketing manager, stylique pour design. Telles sont les propositions des jeunes lycéens de l’académie d’Orléans-Tours qui ont participé au 7e concours du Mot d’Or, organisé par I’APFA (Actions pour promouvoir le français des affaires), les centres régionaux de documentation pédagogique (CRDP) et les ministères de l’Éducation nationale, du Budget et de l’Économie.
Cette année, le concours s’adressait aux élèves et étudiants en économie et gestion des 16 académies métropolitaines, des DOM-TOM et des 34 pays francophones (on note l’arrivée de la Hongrie et d’lsrael).
Hier, les prix furent remis aux élèves de l’académie d’Orléans-Tours. Ils étaient 2.186 à concourir, ils sont 312 à être récompensés.Un lycée orléanais parmi les lauréats
Certes, en récompensant une élève de Tours, le premier prix échappe au Loiret. La Tourangelle sera honorée lors de la 7e journée du français des affaires au ministère de l’Économie, à Bercy le 20 octobre. Toutefois, le département rafle quelques prix grâce au lycée Voltaire et certains de ses élèves. Ainsi, Adrien Dodu reçoit le prix spécial pour la classe préparatoire au haut enseignement commercial. Comme tous tes candidats, il a dû faire preuve d’imagination afin de remplacer les anglicismes courants qui investissent le langage des affaires. Desktop-computer, note-book, business-school, free-flow, autant de mots qui doivent faire rougir un certain Jacques Toubon.
Les jeunes ont déjà trouvé des parades bien françaises. Il ne reste plus qu’à les implanter dans les habitudes du langage.J.-P. B.
Anne Magnant : "On peut être créatif avec le français"
Déléguée générale à la langue française auprès du Premier ministre, Anne Magnant, présente à la remise des prix du Mot d’Or, a expliqué les grandes lignes de la loi Toubon, vaste ligne Maginot contre la prolifération des termes anglicisants.
"La loi qui vient d’être adoptée exprime une certaine modernité. On peut être créatif avec le français", remarque la déléguée, avant d’insister sur "la nécessité pédagogique du mot nouveau".
Et Anne Magnant de conclure : "Notre langue est vivante, veillons à la transmettre aux nouvelles générations. La loi Toubon lutte. contre le franglais sans pour autant rejeter son utilisation. On ne va pas remplacer le mot week-end. Il s’agit plutôt de supprimer les termes anglais dans certaines conditions. Dans les modes d’emploi, dans les annonces orales ou écrites, par exemple ".Le proviseur d’un lycée de Tours, représentant l’élève lauréate, reçoit le prix du Mot d’Or.
(La République du Centre, 14 et 15 mai 1994)
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