"LE MOT D’OR"

Les lycéens auvergnats à l’assaut du franglais

Pour sa huitième édition, le concours " Le Mot d’or", portant sur la protection du français des affaires face au mots franglais s’est féminisé, grâce à sa lauréate, Bénédicte Leprêtre, qui a reçu son prix, hier, au Centre régional de documentation pédagogique, à Clermont-Ferrand.

CLERMONT-FERRAND. - Le français est une langue riche et passionnante que certains, notamment dans le monde des affaires, souhaitent protéger contre "l’agression" caractérisée, depuis quelques années, des termes "franglais". On ne compte plus les "briefing", "speech", "prix discount" et autres "sponsoring" employés couramment au quotidien. Des termes qui ont souvent leur équivalent en français, comme l’a démontré le concours "Le Mot d’Or".

Les deux exercices de terminologie des affaires, une recherche de mots pour désigner des concepts commerciaux nouveaux et la mini-dissertation ou la recherche étymologique ont mis à rude épreuve les méninges de 2.103 lycéens, issus de dix-neuf établissements auvergnats, le 18 mars.

La remise des récompenses, hier, au Centre régional de documentation pédagogique, à Clermont-Ferrand, constituait l’occasion pour les organisateurs de l’épreuve de faire le point sur cette manifestation originale, créé en 1988 par l’association "Actions pour promouvoir le français des affaires" et ouverte à la plupart des académies métropolitaines, des départements et territoires d'outre-mer, ainsi que dans une trentaine de pays étrangers.

"Ce concours est un acte pédagogique salutaire et indispensable au processus de mémorisation de la langue française", a souligné Bernard Abrioux, inspecteur pédagogique régional d’économie et gestion. "Les nouveaux termes anglais sont souvent mal employés, perdant ainsi leur sens initial", a précisé Jean-Marc Chevrot, membre de I’AFPA.

"Avec la multitude d’apports étrangers qu’a connu le français, il serait ridicule de vouloir faire vivre cette langue dans un vase clos, mais il faut éviter la démesure qu’amène le franglais". Un point de vue auquel adhérait Guy lsaac, recteur de l’académie de Clermont-Ferrand. "Le français ne doit pas se laisser gagner par cette facilité et cette commodité qu’offrent les mots franglais, car ils pervertissent notre langue".

Quatre-vingt onze candidats auvergnats se sont distingués dans cette "exercice exemplaire", mais peu d’entre eux étaient présents lors de la remise des prix. Bénédicte Leprêtre, en terminale ACC au lycée Presles de Vichy, classée première, avoue avoir trouvé sa voie professionnelle depuis ce concours : "Dans ce concours, j’ai particulièrement aimé la partie sur la présentation d’un projet professionnel. J’ai repris notre projet d’entreprise élaboré cette année, concernant la fabrication de porte-flûte". Un encouragement évident pour les futurs candidats à la version de l’an 2000 du "Mot d’Or".

LE PALMARÈS

Premier prix : Bénedicte Leprêtre, terminale ACC (Presles, à Vichy), 2e prix : Sandrine Brun, DECF (Godefroy-deBouillon, à Clermont-Ferrand), 3e prix : Isabelle Barraud, BTS (Presles, à Vichy), 4e prix : Pierre-Gilles Desjardin, BTS force de vente (Simone-Weil, Le Puy-en-Velay), 5e prix : Murielle Guittard, 1ère STT (Ambroise-Brugière, à Clermont-Ferrand).

Les lauréats du Mot d’Or 1999, entourés de Bernard Abrioux,
Guy Isaac et Jean-Marc Chevrot

Les lauréats du "Mot d’Or" 1999, entourés de Bernard Abrioux,
Guy Isaac et Jean-Marc Chevrot.

(La Montagne du 10 juin 1999)

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