COUPE "LE MOT DOR" 2010 : corrigé indicatif
1ère partie :
Le correcteur privilégiera les réponses qui fournissent des néologismes suggestifs et respectant les modes de formation des mots. Il se souviendra de ce qu'écrivait le grand poète Ronsard qui acceptait "les vocables nouveaux pourvu qu'ils soient moulés et façonnés sur un patron déjà reçu du peuple".
La qualité de la justification doit également être prise en compte.
Voici des exemples de réponses possibles :
a) verdissement d'image, blanchiment écologique,
b) collecte d'avis avant achat,
c) acheteurs exigeants et peu fidèles.
2ème partie :
téléconférence dans laquelle les participants sont reliés par des circuits téléphoniques qui permettent la transmission de la parole et éventuellement de télécopies audioconféernce magasin qui offre à la vente tout ce qui a rapport à l'automobile centre automobile,
centre autose dit d’un vendeur qui possède des connaissances techniques sur les produits qu’il vend technico-commercial test de comparaison entre deux ou plusieurs produits anonymement présentés test en aveugle,
test aveuglelacune législative ou exonération prévue par la loi permettant d'échapper à l'impôt sans être en infraction niche fiscale rubrique d’un site sur Internet présentant par sujets les questions les plus fréquemment posées par les utilisateurs, accompagnées des réponses correspondantes foire aux questions,
FAQ,
(fichier des) questions courantesle fait, pour un travailleur, de passer d'un emploi qualifié à un emploi non qualifié déqualification dépenses inhérentes à l'activité d'une entreprise, à l'exclusion des investissements dépenses d'exploitation,
dépenses de fonctionnementtechnique de vente, généralement illicite, consistant à offrir un avantage à l'acheteur à condition que celui-ci recrute lui-même d'autres acheteurs vente à la boule de neige,
vente pyramidalenuméro d'appel téléphonique qu'un usager peut conserver en cas de déplacement géographique, de changement du service souscrit ou de changement d'opérateur numéro conservable voie ouverte dans certains pays par la procédure civile, permettant à un ou plusieurs requérants d'exercer une action en justice pour le compte d'une catégorie de personnes sans en avoir nécessairement reçu le mandat au préalable action de groupe annonce dans la presse indiquant que la souscription d'une opération financière, ouverte ou non au public, est terminée avis de clôture,
faire-part de clôtureassistance d'un logiciel, affichable à l'écran de l'ordinateur et utilisable sans être obligé d'interrompre le travail en cours. Cette aide en ligne peut être intégrée au logiciel ou sur Internet aide en ligne dans un logement, petite partie d'une pièce (alcôve, placard, renfoncement le long d'une cloison, etc.) aménagée à usage de cuisine cuisinette technique de fraude visant à obtenir des informations confidentielles, telles que des mots de passe ou des numéros de cartes de crédit, au moyen de messages ou de sites usurpant l'identité d'institutions financières ou d'entreprises commerciales usurpation d'interface,
hameçonnage,
filoutageorganisme chargé d'assurer la compensation des soldes créditeurs entre banques chambre de compensation service de télécommunication interpersonnelle permettant, généralement à partir d'un poste téléphonique, l'enregistrement et le stockage de messages sonores, leur écoute et leur expédition éventuelle vers un ou plusieurs destinataires (exemple : répondeur enregistreur) messagerie vocale absence d'un voyageur ayant réservé une prestation de services défaillance logiciel servant de guide d'initiation et d'aide à l'utilisation d'un produit ou d'un service informatique tutoriel tranche horaire où l'audience des chaînes de télévision est la plus forte heure de grande écoute 3ème partie :
Liste indicative d'équivalents possibles dans le contexte donné. Tous les anglicismes composés ont été écrits avec des traits dunion, conformément aux habitudes des dictionnaires français, bien que cela ne soit dusage en anglais que pour les adjectifs.
check-in : enregistrement (passagers et bagages)
surbooking : surréservation (réservation de places en nombre plus important que celui des places existantes)
airline : ligne aérienne
take-off : décollage
netbook : miniportable (ordinateur)
boarding-lounge : salle d’embarquement (salle où les passagers sont rassemblés en vue de l'embarquement ou retenus pour un vol de correspondance ou au cours d'une escale)
hotspot : zone d’accès sans fil (espace où le public bénéficie de services radioélectriques temporaires ou permanents à haut débit, notamment d'un accès sans fil à Internet)
wi-fi access : accès sans fil
Net : Internet
groupware : logiciel de groupe de travail (logiciel permettant à un groupe d'utilisateurs de travailler en collaboration sur un même projet sans être nécessairement réunis)
marketing viral : bouche à oreille électronique (technique mercatique reposant sur la transmission, de proche en proche, par voie électronique, de messages commerciaux)
marketing tribal : mercatique de communauté (démarche mercatique appliquée à des groupes de consommateurs repérés selon un critère ethnosociologique)
target group : groupe cible (ensemble de personnes qui présentent des caractéristiques communes et peuvent ainsi faire l'objet d'une étude mercatique)
geek : accro d’Internet, accro des techniques de pointe
malware : logiciel malveillant (logiciel qui déclenche une opération non autorisée sur un ordinateur ou en perturbe le fonctionnement : virus, ver, bombe programmée, cheval de Troie…)
web-site : site (sur la Toile)
web-site de networking social : site de réseautage social (mettant en œuvre sur Internet des applications informatiques qui servent à constituer un réseau social ; exemples : Facebook, My Space, Twitter, etc.)
cracker : pirate (personne qui contourne ou détruit les protections d'un logiciel, d'un ordinateur ou d'un réseau informatique)
back-up : (copie de) sauvegarde
hard-disk : disque dur
hub : plateforme de correspondance (aéroport servant de point de concentration ou de rayonnement de voyageurs ou de marchandises, regroupant l'activité d'une ou de plusieurs compagnies de transport)
vol non-stop : vol sans escale (vol d'un point à un autre sans atterrissage intermédiaire)
temps airborne : temps de vol réel (temps de vol compris entre le moment où l'aéronef quitte le sol et le moment où il reprend contact avec le sol au point d'atterrissage suivant)
brunch : grand déjeuner (contraction des mots breakfast et lunch)
manager général : directeur général
subprime : prêt (hypothécaire) à haut risque (accordé à un emprunteur peu solvable avec une garantie surestimée)
hedge-fund : fonds spéculatif (fonds d'investissement à haut risque opérant, pour des mises limitées, sur des montants beaucoup plus importants, mais avec des risques considérables)
trader : opérateur de marché (personne qui réalise, pour le compte de l'établissement qu'elle représente ou pour le compte d'un tiers, des opérations de couverture, de placement ou de spéculation sur les marchés financiers)
cash-flow : capacité d’autofinancement
sports-board : planche de sport (planche conçue pour permettre d'évoluer sur l'eau, la neige, le sol ou dans l'air)
blockbuster : produit vedette, produit stratégique (produit générant un important chiffre d’affaires)
flagship : produit phare, porte-drapeau (produit chargé de magnifier une marque dans le public)
cash-cow : vache à lait (produit de notoriété établie dégageant une forte rentabilité)
brain-trust : groupe de conseillers
boarder : planchiste (pratiquant d'un sport de planche, sport consistant à évoluer sur l'eau, la neige, le sol ou dans l'air, en équilibre sur un engin, appelé communément planche, conçu à cet effet)
snowboard : planche de neige (planche de sport, généralement équipée de fixations pour les pieds, conçue pour permettre d'évoluer en position debout sur la neige)
surfboard : planche nautique (planche de sport conçue pour permettre d'évoluer sur l'eau)
skateboard : planche terrestre (planche de sport conçue pour permettre d'évoluer sur un sol dur ou sablonneux ; selon les pratiques, une planche terrestre est munie de roulettes, de roues ou d'une semelle)
boss : patron
brain-storming : remue-méninges (technique de groupe destinée à stimuler l'imagination des participants en vue de leur faire produire le maximum d'idées dans le minimum de temps)
market-research : étude de marché (analyse des données, quantitatives et qualitatives, relatives à la consommation et la commercialisation d'un produit, d'un service, ou d'un ensemble de produits ou de services)
fast-food : restauration rapide (système de restauration rapide à bon marché, à service et assortiment limités, qui permet de consommer sur place ou ailleurs)
slow-food : repas détente (système de restauration caractérisé par la qualité du repas et la possibilité de prendre son temps, par opposition à la restauration rapide) ou gastronomie classique (restauration reposant sur l'art culinaire traditionnel, tant dans sa présentation que dans sa réalisation)
living-food : alimentation crue (mode alimentaire fondé uniquement sur des préparations crues ou peu cuites)
fooding : gastronomie branchée (nouvel art de la table qui fait du repas un amusement, un évènement étonnant par le décor, l'ambiance sonore, l'association insolite d'aliments, le recours à des produits inconnus, etc. et qui veut être un art de manger avec émotion en associant sensations gustatives et sentiment de bien-être ; le mot fooding est présenté comme une contraction des mots food et feeling, ce qui ne s’entend guère !)
self-service : libre-service (restaurant ou magasin où le client se sert lui-même)
free-flow : libre circulation
food-court : aire de restauration (ensemble de petits îlots indépendants de restauration à thème où le client acquiert ses plats avant d’aller les consommer dans une grande salle commune)
scramble : kiosque (présentoir, à l'origine circulaire, destiné à la restauration en libre-service)
client VIP : client privilégié (client bénéficiant, de la part d'une entreprise, d'un traitement de faveur et d'offres commerciales spécifiques)
single : chambre simple, chambre individuelle
soft-drink : boisson sans alcool
mass-marketing : mercatique de masse (technique mercatique consistant à traiter les consommateurs globalement et non individuellement)
one-to-one-marketing : mercatique personnalisée (technique mercatique développant la relation individuelle avec la clientèle) ecomarketing : mercatique écologique (technique mercatique utilisant des arguments écologiques)
cause-marketing : mercatique engagée (mercatique associant une entreprise à la défense d'une grande cause)
mailing vocal : démarchage téléphonique automatisé
phoning : mercatique téléphonique (utilisation du téléphone au service de la mercatique) ou démarchage téléphonique (technique de prospection, de vente et d'enquêtes commerciales fondée sur des appels téléphoniques en nombre et ciblés)
benchmarking : étalonnage, référenciation ou parangonnage (procédure d'évaluation par comparaison avec un modèle reconnu, en vue d’une recherche de qualité ou d’efficacité maximale)
brand-strategy : stratégie de marque (stratégie commerciale axée principalement sur la marque)
know-how : savoir-faire résultant de l’expérience et de la compétence (ensemble des connaissances techniques nécessaires pour la bonne utilisation d'un dispositif ou d'une machine)
learning-by-doing : apprentissage par la pratique (méthode d’acquisition de capacités professionnelles par leur mise en œuvre sur le terrain)
action-learning : formation par l’action
Pour ceux qui maîtrisent mal le jargon des anglomanes, voici le texte transposé dans une langue débarrassée des emprunts abusifs à l'anglais américain :
Arrivé tardivement à l’enregistrement et victime de la surréservation sur les lignes aériennes, Bruno avait raté son avion. Il dut attendre le décollage du suivant en travaillant avec son miniportable dans la salle d’embarquement. C’était une zone d’accès sans fil à Internet. Il put se connecter à Internet et reprendre sa participation, à l’aide d’un logiciel de groupe de travail, à la mise au point d’une action de bouche à oreille électronique et de mercatique de communauté, avec comme groupe cible les écologistes accros d’Internet. Un logiciel malveillant, sans doute récolté sur un site de réseautage social, interrompit son travail. Il maudit le pirate qui en était l’auteur. Il se félicita d’avoir fait une sauvegarde de son disque dur.
Par chance, l’aéroport était une plateforme de correspondance et il bénéficia assez vite d’un vol sans escale avec un temps de vol réduit. Il rejoignit rapidement son hôtel. Il n’avait pas faim car il avait pris un grand déjeuner avec son directeur général. Après quelques commentaires sur les prêts à haut risque, les fonds spéculatifs, les opérateurs de marché et les incidences de la crise sur la capacité d’autofinancement de l’entreprise, celui-ci lui avait parlé d’une extension possible du catalogue vers les planches de sport car il était à la recherche d’un produit vedette ou d’un produit phare, voire d’une vache à lait. Bruno faisait partie de son groupe de conseillers et il était lui-même un planchiste confirmé, pratiquant la planche de neige, la planche nautique et la planche terrestre, et son patron comptait sur lui pour organiser un remue-méninges et une étude de marché exploratoires.
Le soir, il chercha un restaurant, hésitant entre la restauration rapide, le repas détente, l’alimentation crue et la gastronomie branchée. Il opta finalement pour un libre-service en libre circulation. Il trouvait amusant de circuler dans l’aire de restauration avec son plateau pour choisir les plats disposés sur les kiosques. Il regagna sa chambre. Il n’était pas un client privilégié et se contentait d’une chambre simple ordinaire. En sirotant une boisson sans alcool, il reprit la rédaction d’un mémento destiné à des stagiaires de son service : il distingua la mercatique de masse de la mercatique personnalisée, la mercatique écologique de la mercatique engagée et le démarchage téléphonique automatisé de la mercatique téléphonique. Il définit l’étalonnage et la stratégie de marque. Il pensait que ces connaissances étaient nécessaires mais qu’elles ne remplaçaient évidement pas le savoir-faire, qui s’acquiert par l’apprentissage par la pratique et la formation par l’action.4ème partie (origines étymologiques) :
Informatique :
Réponse : information et automatique (français).
Le mot « informatique » est un néologisme créé en 1962 par Philippe Dreyfus. C’est un « mot-valise » constitué du début du mot « information » et de la fin du mot « automatique ». Philippe Dreyfus est un des pionniers de l’informatique en France. Il a enseigné cette discipline à l’Université de Harvard et a dirigé le Centre national de calcul électronique de la société Bull. Il a fondé une société d’informatique en 1962 et lui a donné comme dénomination sociale « Société d’informatique appliquée (SIA) », inventant ainsi le terme « informatique ».
On peut définir l’informatique comme la « science du traitement rationnel, notamment par machines automatiques, de l'information considérée comme le support des connaissances humaines et des communications dans les domaines technique, économique et social » (définition approuvée par l’Académie française).
Le terme s’est répandu dans de nombreuses langues : allemand (Informatik), bulgare (информатика), catalan (informàtica), espagnol (informática), finnois (informatiikka), italien (informatica), néerlandais (informatica), occitan (enformatica), portugais (informática), roumain (informaticǎ), russe (информатика), etc. On trouve en anglais le mot « informatics » qui désigne les sciences de l’information. L’informatique proprement dite est désignée, selon les domaines, par les expressions « computer science », « data processing » ou « information technology »…
Espèces :
Réponse : species (bas latin)
Le mot latin « species » signifiait essentiellement à l’origine « aspect », « apparence ». Le mot « espèce », qui est sa forme actuelle en français, a conservé un sens voisin dans le vocabulaire religieux et philosophique. Dans la langue courante et dans la langue scientifique, il désigne plutôt une catégorie.
En bas latin (latin du Moyen-Âge), le mot a pris le sens de « denrée » et a donné au 12ème siècle le mot « espice », devenu ensuite « épice », pour désigner les aromates, produits exotiques et précieux utilisés pour assaisonner les mets. Il en résulte les mots actuels « épices », « épicer », « épicier » et « épicerie ».
Mais le mot « species » devenu « espèces » a pris aussi un sens financier et a été utilisé (au pluriel, à partir du 16ème siècle) pour désigner d’abord la monnaie métallique puis, plus récemment, toute monnaie ayant cours légal (billets et pièces divisionnaires), par opposition aux chèques, aux titres et aux paiement en nature. Payer « en espèces », c’est payer en numéraire, en argent liquide.N.B. L'affichage correct des caractères roumains et cyrilliques nécessite qu'une police répondant à la norme Unicode (Arial Unicode MS par exemple) soit installée sur votre ordinateur.
5ème partie (présentation du projet) :
Le correcteur doit tenir compte à la fois de l'originalité et du réalisme du projet et de la qualité de l'exposé, notamment dans l'utilisation de la langue française.Retour au sommaire des sujets
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