Commentaire de Joël LÉAUTÉ
Secrétaire général de la Commission ministérielle de terminologie économique et financière


Pour aller dans le même sens de ce qui vient d’être dit, je voudrais vous raconter une anecdote qui s'est passée il y a très peu de temps au sein d'une entreprise dont je tairai le nom, mais dont je suis un des employés. Malheureusement je crains que je ne puisse pas bénéficier du même anonymat que notre intervenant. Oui, c'était donc ici en ces mêmes lieux, il y a quelques jours ou quelques semaines, nous recevions des représentants des pays de l’Est : des économistes et des représentants des Pouvoirs publics. Cette réunion était organisée à l'initiative du Ministère de l’Économie ; les représentants des pays de l’Est parlaient plus ou moins bien le français et s'étaient fait accompagner d'interprètes parlant français ; l’une de nos prestigieuses directions a entamé les débats en anglais. Nous l'avons su et nous sommes intervenus subrepticement auprès de nos invités des pays de l’Est, et nous leur avons demandé de répondre en français.

Un autre exemple qui date de l’an dernier : le Ministère avait fait passer une circulaire ou un communiqué modifiant les règles du "fixing" à la Bourse de Paris. Notre Président Monsieur Campet est intervenu immédiatement et a adressé une admonestation au Cabinet du Ministre en le priant de bien vouloir respecter les arrêtés qu'il signait, puisqu'il avait signé un arrêté peu de temps auparavant pour traduire le “fixing” en fixage.

Voilà, c’était une simple expérience maison.

Intervention de Jean Marcel LAUGINIE

Merci beaucoup.

Si j’ai bien compris, c’est la dernière fois, Bernard Cerquiglini, que vous siégez, en tant que Délégué général à la Langue Française. Je souhaiterais qu’on le remercie en l'applaudissant vivement.

Notre intervenant, membre de I’APFA, nous a décrit ce que peut être une stratégie de la langue dans une entreprise : je crois que c'est fondamental et on voit combien c'est difficile. Ce qui est difficile, c'est le quotidien, c'est l'action en entreprise, celle que notre intervenant vient de nous montrer avec ses exemples qu'on sent très vrais et très forts. Le travail, il est là, et c'est ainsi, je crois, qu’on aura de belles langues maternelles. Ce n’est pas uniquement la langue française qui est en cause.

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