Allocution prononcée par M. Patrick ROUSSEL,
Chef de la Mission de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France en Côte d’ivoire,
à Abidjan le 8 octobre 1993
Notre ami Alain Rossignol vient de nous parler d’or, et pour vous souhaiter la bienvenue au centre culturel français, je ne vais certes pas vous faire un long discours. Je dois avouer humblement que je ne connais que depuis peu cette entreprise originale de la Coupe francophone des affaires, et c’est avec une certaine délectation que j’ai lu l’épreuve qui vous était proposée. Moi qui n’ai jamais très bien su ce qu’était un "marketing mix" ou le "direct costing", j’ai compris que j’allais enfin pouvoir être ignorant en français... Le texte de l’épreuve montre bien qu’il n’y a qu’un pas de la facilité au jargon, et que des affaires incompréhensibles ne doivent pas être de bonnes affaires...
Je crois qu’il appartient aux professionnels d’adapter les notions nouvelles à leur environnement culturel : l’expérience montre que lorsque des professionnels font assez tôt l’effort de nommer, de qualifier en français une technique ou un objet nouveaux, le grand public suit sans difficulté. À cet égard les informaticiens ont été des pionniers : peu de gens en France connaissent les termes anglais qui désignent le traitement de texte, le tableur ou la base de données. À peine inventés, ces objets informatiques ont reçu leur nom de baptême dans plusieurs langues, et c’est très bien ainsi.
La chose est certainement plus difficile lorsque le langage des entreprises, façonné par les contraintes de l’exportation, fait naturellement la place à une langue internationale, presque toujours l’anglais. C’est là qu’il faut faire preuve d’imagination. La Francophonie pour ce faire est une chance, puisqu’elle propose au français et au français des affaires, un espace international.
Soyons inventifs, comme ont su l’être depuis longtemps nos amis québecois, comme le sont tous ceux qui, en Afrique, plient le français à des réalités nouvelles. Mais n’oublions jamais qu’en matière linguistique, l’usage seul à la longue décide et que s’il existe une Académie, il n’existe pas de gendarme des mots.
Bravo donc (n’est-ce d’ailleurs pas un mot italien ?) à la coupe francophone des affaires et à tous ses participants ivoiriens. Je vous souhaite à tous réussite et succès, en affaires et en français...Retour au sommaire des actes des 6ème et 7ème journées
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