Aslygül BERKTAY
Lauréate de Turquie - 1998
L'aventure du Mot d'OrLe 25 Novembre 1998. Je prends le métro de Belleville où j'ai passé la nuit chez une copine pour réjoindre les autres du groupe du Mot d'Or 98, à la résidence internationale du Fiap Jean Monnet dans le 14ème. Je n'ai pas d'idée sur ce qui m'attend, je suis juste contente d'être à Paris de nouveau. Je trouve facilement la résidence. Je monte dans la chambre 202, et je fais la connaissance de deux des filles avec qui je vais partager cette chambre à huit pendant une semaine. C'est ainsi qu'a commencé l'aventure du Mot d'Or, d'une semaine qui a eu l'effet de toute une année, partagée en amitié et solidarité, apprenant à nous tous le vrai sens de la Francophonie...
Venus des pays tellement différents, on était une vingtaine de jeunes de 18 à 25 ans, dont la plus jeune était moi-même. France, Italie, Espagne, Turquie, Pologne, Macédoine, Russie, Allemagne, Sénégal, Gabon, Mauritanie, Inde, Maroc, Portugal, Islande, Nouvelle-Calédonie, Maurice, Martinique. Tant de jeunes de cultures et d'esprits différents réunis sous la francophonie. N'est-ce pas évident que cela va créer plein de conséquences et effets ?
Eh oui ! Le Mot d'Or a été une expérience magnifique pour nous tous. Pendant tout le séjour, on n'a eu que trois obligations dont la première était la journée des affaires. Pendant toute une journée, on a assisté à de longues conférences sur l'économie, le français des affaires, le français dans le monde qui est sans cesse en train de se globaliser, sur le rôle de la francophonie dans les affaires. Puis, suivant les professionnels, nous avons été présentés et nous avons reçu nos prix. Il faut avouer qu'on n'était pas peu fiers !
Après une belle réception à l'Hôtel de Ville, on est reçus à l'Agence de la Francophonie (auparavant appelée ACCT). On regarde un film sur la Francophonie dans un grand nombre de pays francophones, francisants ou francophiles. Oui ! Ce séjour enrichit bien notre vocabulaire ! On se présente et on discute longuement sur ce que représente la francophonie pour nous et dans le monde entier. Entre tant d'idées différentes, on est tous d'accord sur un point bien précis. "La francophonie, c'est une entité, un tout complet de solidarité, de fraternité et d'une sensation profonde de paix formées avec le rapport à une langue. N'est-il pas vrai de dire que le seul héritage positif laissé à l'Afrique de l'ouest et du nord de la colonisation est l'héritage du français ? Sinon, comment serait-on là-bas dans une telle diversité ?. On est tous fiers de pouvoir parler français, et on sent cela tout au fond de nous. Quand on sourit, c'est toujours avec cette dignité.
Le partage et la solidarité, ainsi que le respect de toute différence, dominent sur tout le temps qu'il nous reste. reste. On est libres dans Paris, et on en profite pour voir cette ville magique, nuit et jour cm2 par cm2 !
On s'entend tellement bien, on est tous heureux d'être ensemble ! On ne dort qu'une à deux heures chaque nuit pour ne pas perdre du peu de temps si précieux qu'on est en train de passer ensemble.
Que des souvenirs inoubliables... Puis, on apprend tellement de choses sur nos différentes cultures ! Quand on veut aller aux toilettes, par exemple, on dit qu'on va "chez le chef du village" d'après la coutume gabonaise !
Mais comme toute chose inoubliable, nos jours au Fiap sont vite finis. Le matin de 30, c'est l'heure des "au revoir" déchirants !! On est tous tristes, mais aussi conscients que ceci n'est que le début de nos amitiés (ce qu'on se prouve après, en s'écrivant tout le temps, et en organisant un grand rendez-vous pour l'année prochaine...). Pour prendre l'avion d'Istanbul à Charles de Gaulle, je quitte mes amis. tout à fait consciente du nouveau rôle que j'entreprends ; et en sentant qu'il y a au fond de mon cœur un peu de nostalgie de sentir, toujours plus qu'il ne faut, un peu de Martinique, de Gabon, de Maurice ou de Nouvelle-Calédonie...
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