ÉTAT ET AVENIR DU FRANÇAIS DES AFFAIRES DANS LE MONDE

INTRODUCTION

Pour la 10ème Journée du français des affaires qui s'est tenue au Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, le 27 novembre 1997, le Ministère des Affaires Étrangères a permis à l'association, "Action pour promouvoir le français des affaires" (APFA) d'établir un premier "état du français des affaires dans le monde".

Un questionnaire de 4 pages a été élaboré en juin 1997 (annexe 1) :

- la première partie portait sur les entreprises,
- la deuxième partie repérait l'édition de lexiques bilingues de vocabulaire des affaires,
- la troisième partie traitait de l'enseignement du français des affaires.

Diffusé par la Sous-Direction de la politique linguistique et éducative du Ministère des Affaires étrangères et par la Sous-Direction de l'Éducation, de la Recherche et de la Culture du Secrétariat d'État à la Coopération, de juillet à septembre 1997, auprès des pays hors champ et des pays du champ, ce questionnaire a obtenu un taux élevé de réponses des Conseillers culturels ainsi que des Conseillers commerciaux.

L'analyse a ainsi pu porter sur 105 questionnaires remplis dont 21 provenant de correspondants de l'APFA.

La méthode de dépouillement se caractérise par la constitution de trois groupes de pays :

le groupe A des pays dont la langue la plus utilisée est le français (32 questionnaires) ;
le groupe B des pays dont la langue la plus utilisée est l'anglais (25 questionnaires) ;
le groupe C des pays dont la langue la plus utilisée n'est ni le français, ni l'anglais (48 questionnaires).

Cette analyse de l'état du français des affaires en 1997 est complétée par la tendance à 10 ans qui devrait marquer son évolution, selon l'appréciation des experts consultés. En voici les conclusions principales.

1ère PARTIE - LA PRATIQUE DU FRANÇAIS DES AFFAIRES PAR LES ENTREPRISES

Notre but était de déterminer, non seulement la place que les entreprises françaises accordent au français, mais aussi leur attitude vis-à-vis de la langue du pays d'accueil.

Il est, en effet, de plus en plus admis, que la réussite commerciale à l'étranger, est très liée à la volonté de s'intéresser à la culture et, donc, à la langue du pays partenaire.

I - DANS LES NÉGOCIATIONS COMMERCIALES (ANNEXE 2)

36 % des entreprises françaises emploient, à l'étranger, la langue française (de 80 % pour le groupe A à 8 % pour le groupe B) avec une accentuation lorsqu'elles sont en position d'achat pour le groupe C (24 % contre 16 % en position de vente) ce qui traduit bien la position, en principe dominante, de tout acheteur.

Ce pourcentage aura tendance à diminuer dans les 10 ans à venir pour presque un tiers des opinions (30,5 %), avec, là aussi une différence plus marquée pour la vente (37,5 %) que pour l'achat (23,6 %).

Plus de la moitié des entreprises françaises (52,5 %) emploient la langue du pays d'accueil (près de 70 % pour le groupe B, ce qui est normal, mais plus de 40 % pour le groupe C, ce qui est une surprise).

Dans les 10 ans à venir ce pourcentage va augmenter (33 % des opinions tant à l'achat qu'à la vente) ou se stabilisera (36 % des opinions).

Le recours à des interprètes restera faible (de l'ordre de 16 %).

La rédaction des contrats commerciaux, en français et dans la langue du pays d'accueil, est déjà réalisée par 41 % des entreprises :

- avec un point faible pour le groupe B (20 % seulement)

- par contre : 45 % à l'achat et 47 % à la vente pour le groupe C est un phénomène à souligner, d'autant plus qu'il s'amplifiera dans les 10 années à venir (moins de 10 % des opinions envisagent une diminution).

II - DANS LES FOIRES ET SALONS PROFESSIONNELS (ANNEXE 3)

Le recours à la langue française et à la langue du pays d'accueil pour la documentation technique, promotionnelle et pour la publicité reste trop faible pour le groupe B (18 %) et encore faible pour le groupe C (32 %).

Par contre, l'évolution à 10 ans est nettement favorable, en particulier pour le groupe C (64 % des opinions privilégient l'augmentation du pourcentage, en particulier pour les pays lusophones, hispanophones et les pays de l'Europe Centrale).

III - PÉRENNITÉ DES ACTIONS COMMERCIALES (ANNEXE 4)

Le point de vue que nous exprimions en introduction comme étant largement partagé, se trouve nettement confirmé : pour 89 % des entreprises françaises, l'emploi de la langue du pays d'accueil est un élément favorable à la pérennité des actions commerciales (100 % pour le groupe B ce qui est normal, mais, par contre les 95 % pour le groupe C sont révélateurs de l'évolution de la mentalité entrepreneuriale).

IV- ENCOURAGEMENT À APPRENDRE LA LANGUE DU PAYS D'ACCUEIL (ANNEXES)

Les incitations restent faibles pour le groupe A tant pour les entreprises françaises installées à l'étranger (37 %) que pour les services exportations métropolitains (28 %) ainsi que pour le groupe C dans le second cas (35 %).

V- ENCOURAGEMENT À APPRENDRE LA LANGUE FRANÇAISE (ANNEXE 6)

10 % pour le groupe B constituent certainement un point faible, tandis que les 42 % du groupe C recouvrent des situations très contrastées assez bien éclairées par ce commentaire provenant des services culturels autrichiens :

2ème PARTIE - LEXIQUES BILINGUES POUR LE VOCABULAIRE DES AFFAIRES (ANNEXE 7)

Dans la moitié des pays, on ne relève pas l'existence de lexiques bilingues des affaires (français/langue du pays d'accueil) et les projets d'édition sont très rares.

Si on rapporte cette observation aux résultats du II et du III de la 1ère partie, on peut en déduire une forte demande insatisfaite à terme de ces lexiques bilingues.

Les lexiques existants se caractérisent par une excellente connaissance des termes de pointe c'est-à-dire des néologismes récents ; par exemple, voici des pourcentages de présence : COENTREPRISE (87 %), CRÉDIT-BAIL (90 %), MERCATICIEN (79 %), MERCATIQUE (84 %), PUBLIPOSTAGE (86 %).

3ème PARTIE - L'ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS DES AFFAIRES

I - EN FORMATION INITIALE

A - DANS L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE (ANNEXE 8)


Dans 42 % des pays, on relève l'existence d'un enseignement du français des affaires (économie, droit, mercatique, commerce, hôtellerie, tourisme, communication professionnelle, ...) (de 66 % pour le groupe A à 22 % pour le groupe B) avec une moyenne de 3300 élèves (sans tenir compte des pays où le nombre d'élèves est très important : Canada, Québec) ce qui représente 30 % des élèves susceptibles d'être intéressés.

Pour les 10 ans à venir, une très nette tendance au développement (près de 60 % des opinions) est annoncée tant pour le groupe A (61 %) que pour le groupe B (58 %) et le groupe C (56 %).

B - DANS L'ENSEIGNEMENT UNIVERSITAIRE (ANNEXE 9)

La présence du français des affaires est déjà forte (80 % des pays) avec 430 étudiants en moyenne (sans tenir compte des pays où le nombre d'étudiants est très important : Canada, Québec) et 37 % des étudiants susceptibles d'être intéressés.

La tendance au développement pour les 10 ans à venir est encore plus forte que pour l'enseignement secondaire : de l'ordre de 70 % des opinions émises.

II - EN FORMATION CONTINUE (ANNEXE 10)

Une nette présence (70 % des pays) au bénéfice de 110 apprenants en moyenne, avec une très forte tendance au développement pour les 10 ans à venir (presque 80 % des opinions émises).

III - LA FORMATION DE BASE SOUHAITÉE POUR L'ENSEIGNANT DE FRANÇAIS DES AFFAIRES (ANNEXE 11)

Le fait nouveau, semble-t-il, est constitué par la forte demande d'une formation de base économique ou de gestion (souvent combinée avec une demande de formation de base littéraire : le total des réponses pour les 2 tableaux étant de 158 (75 + 83) pour 105 questionnaires).

Affichage des annexes :

Annexe 1
Annexe 2
Annexes 3 et 4
Annexes 5 et 6
Annexe 7
Annexes 8 à 11

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